mercredi 23 novembre 2011

En attendant Noël

Londres est une beauté brute. Jamais trop polie, elle sait quand même nous émerveiller. Ceci est encore plus vrai pendant la période des Fêtes. J’ai pu me réconcilier avec elle en l’espace d’un weekend. Tout ça, grâce à la magie de Noël qui est déjà bien présente ici.

Nous ne sommes que le 23 novembre et je peux déjà me venté d’avoir fait l’expérience de trois marchés de Noël. J’y suis allée petit pour mon initiation. En effet, le premier marché de Noël soit disant traditionnel allemand, que j’ai visité fut celui de Kingston. Si un marché de Noël se dit traditionnel parce qu’on y retrouve de la nourriture, des décorations et toutes sortes d’artisanats de Noël, et bien celui de Kingston peut mériter ce titre. La place du marché est bondée de petits kiosques de nourriture festive, comme des gâteaux, du pain, des pâtisseries et même des saucissons et grillades allemandes. On y retrouve aussi des décorations de Noël et des idées cadeaux variées. Mon kiosque préféré : les bonbons!



Le deuxième marché que j’ai visité fut celui de Southwalk. Bien plus touristique, ce marché était beaucoup plus «commercial». Oui, d’accord, c’est un marché, il y a donc un but de faire de l’argent, mais la magie de Noël – si magie de Noël il y a au mois de Novembre – était beaucoup moins présente qu’à celui de Kingston.

Ma dernière visite fut celle de Winter Wonderland. Un immense marché de Noël au cœur de Hyde Park. Là, j’ai eu affaire à du sérieux! Je dis sérieux, parce que eux, les organisateurs de ce marché, savent comment l’économie fonctionne. En fait, il s’agit beaucoup plus d’une foire que d’un marché traditionnel. Il y a en effet d’énormes manèges où l’on peut s’amuser et dépenser nos précieuses livres sterling pendant des heures et des heures. Les produits qu’on y vent n’on rien d’authentiques, puisqu’on retrouve les mêmes au marché de Southbank.
J’imagine que lorsqu’on a vu un marché de Noël, on les a tous vus.




Je crois que les marchés de Noël sont une belle expérience pour nous, petits nord-américains que nous sommes, mais en fait, si l’on veut vraiment avoir un vrai goût d’un Noël londonien, il suffit de marcher sur Oxford Street et d’admirer les vitrines des magasins ou les lumières qui éclairent la rue pour l’occasion.

Covent Garden aussi est un bel endroit à visiter dans le temps des fêtes avec son énorme sapin aux boules rouges ainsi que les vitrines de ses boutiques. Si on est chanceux on peut même avoir droit à un concert de violons dans l’une des cours intérieures.







Londres est belle et surtout en attendant Noël. 

dimanche 20 novembre 2011

En procrastinant... prise 2

Dimanche après-midi.
Le brouillard et le froid sont au rendez-vous.
Pourquoi rester chez moi?

Me voici donc dans un café de Wimbledon.
Je suis venue ici avec la bonne intention de travailler sur mes activités pour la semaine prochaine, mais fidèle à moi-même, je procrastine.

Qui est le coupable cette fois-ci?
Josh Kumra, un jeune auteur-compositeur-interprète de Swindon.
Il a récemment passé au statut d'artiste à surveiller grâce à sa collaboration à la chanson Don't Go avec le rappeur anglais Wretch 32.
Bien que la version hip hop de cette chanson ait fait un malheur au Royaume-Uni, je lui préfère de loin sa version originale et acoustique.

C'est donc celle-là que je décide de partager avec vous aujourd'hui.
À écouter en procrastinant.


mardi 15 novembre 2011

Insomnie désillusionnée


Dans ma tête de petite romantique, quand je pensais à l’Angleterre et au Royaume-Uni, je voyais les personnages des histoires de Jane Austen marcher les cheveux au vent le long de belles falaises rouges et vertes sur fond bleu océan. Dans mon imaginaire naïf, Colin Firth ouvrait la portière de mon taxi noir en disant : «Welcome to London». Dans ma réalité de rêveuse, les femmes se réunissaient toutes dans un salon de thé aux tapisseries fleuries autour de tables remplies de sablés et de petits gâteaux.

Je me demande bien ce qui nous met ces idées si romantiques et improbables en tête quant il est question des Britishs? Est-ce les films à la Bridget Jones ou Love Actually, le théâtre de Shakespeare ou encore les chansons tristement belles de Coldplay? J’opterais pour toutes ces réponses. Je parle pour moi ici, bien sûr. Personne d’autre ne serait assez fou – peut-être devrais-je plutôt dire assez folle – pour croire ce qu’il lit dans un livre de Ian McEwan ou voit dans un film où Jude Law nous charme avec son bel accent.
N’est-ce pas?

Quelque chose change tranquillement en moi. Au début de mon voyage, je n’arrivais pas encore à l’identifier, mais maintenant, j’y arrive parfaitement. Vous savez, ce petit quelque chose qui s’appelle l’illusion et qui vous garde dans un état d’émerveillement? Et bien mes illusions, elles s’effacent doucement.

Jamais je n’aurais pensé pouvoir décrire Londres ainsi un jour dans ma vie, mais aujourd’hui, plutôt ce soir, Londres m’apparaît comme étant une cité perverse où l’alcool est l'élément facilitateur de rencontres; où le hommes âgés sont en constante quête de chair jeune et ferme; où les filles jugent la beauté à la fausseté et où le neuf tombe très vite à l’ancien.

Peut-être cette description peut-elle en fait s’appliquer à n’importe quelle grande ville du Monde, mais je trouve qu’elle va parfaitement à Londres. Du moins, à sa vie nocturne où la grâce de Miss Bennet et l’orgueil masculin de Mr Darcy semblent n’avoir jamais appartenus à la culture anglaise.

Londres n’a pas du tout tardé à me montrer ses mauvais côtés.

Mais peut-être ne suis-je qu’une désillusionnée qui veut retrouver la magie des premières neiges de Montréal. 

vendredi 11 novembre 2011

Mes 6th formers

Ma mission ici est de faire découvrir la culture québécoise à des ados de 16-18 ans à travers l’apprentissage du français. Avant de quitter le Canada, j’avais ma petite idée de ce que mon rôle impliquerait. Maintenant que je connais le niveau de français et la personnalité de chacun de mes élèves, je me rends compte que mon rôle ici n’est pas seulement de leur faire la conversation en français, mais bien de leur prouver qu’apprendre une deuxième langue peut être chose absolument amusante.

J’ai eu énormément de plaisir à préparer mes activités dimanche dernier. Et oui, je travaille les weekends. Et oui, j’y mets beaucoup d’efforts. C’est juste que j’ai vraiment envie d’améliorer le niveau de français oral de mes élèves afin qu’ils soient prêts à passer leurs A et AS Levels en juin. En fait, c’est exactement pour ça que je travaille à Cheam High School.

Donc, dimanche dernier, j’ai préparé mes activités en fonction de la culture québécoise. Pour les Années 12, j’allais faire une discussion sur les responsabilités des adolescents en m’appuyant sur un texte provenant d’un quotidien québécois. Les Années 13, eux, auraient droit à une chanson du groupe de musique Karkwa ayant pour thème la pauvreté. Super, mes activités étaient bien prêtes! 

J’ai toujours hâte de voir comment mes élèves vont accueillir mes activités. Cette semaine, ils ont été beaucoup plus actifs que toutes les semaines auparavant. Les Années 12 avaient beaucoup de choses à dire sur le texte qu’ils ont lu et les Années 13 ont adoré la chanson. Ils ont même comparé la musique de Karkwa à celle de Coldplay. Là, mon travail était récompensé.

On dit souvent que les adolescents sont paresseux et irrespectueux en classe. Et bien cette semaine, les 6th Form de Cheam High School m’ont prouvé le contraire! À la fin de la journée, on se souvient des efforts qu’ils font, du désir de s’améliorer qu’ils ont et de leur immense curiosité envers le Monde. Et les élèves démotivés? On a qu’à leur donner la confiance en soi qu’ils ont besoin en soulignant les bons points qu’ils font.

Être une assistante de langue française, ce n’est pas seulement d’aider les adolescents à passer leurs examens oraux à la fin de l’année, mais c’est aussi de leur donner le désir de voyager à travers l'apprentissage d'une nouvelle langue. 


dimanche 6 novembre 2011

C'est long... faisons du People Watching.


Chaque fois que j’utilise le service Underground pour me rendre en ville, je suis toujours étonnée par la lenteur des trains. Il n’est pas rare que votre temps de voyagement se voie augmenter considérablement à cause de nombreux feux rouges, de pannes ou encore de freins d’urgence actionnés. Il serait très facile d’être négatif face à ce manquement de la part d’un service que l’on paie beaucoup trop cher, mais oubliant ce dernier détail, les pannes du Underground sont des moments parfaits pour le People Watching.

Qui n’aime pas observer discrètement son voisin d’en face dans le métro?
Les wagons de métro sont des lieux où la promiscuité est de mise dans les heures de pointes et où il est impossible de bouger le petit orteil, mais lorsqu’on est une assistante de langue étrangère, on n’a pas un horaire conventionnel. Il est donc possible de voyager à des heures moins achalandées. Il est ainsi beaucoup plus facile de remarquer les faits et gestes des voyageurs.

À toutes les fois où j’ai pris le métro jusqu’à maintenant, ma voisine d’en face appliquait méticuleusement  son maquillage.
Avez-vous déjà observé une femme en train de se maquiller?
Il s’agit là d’un exercice de précision énorme. Il ne faut pas qu’un trait soit plus large ou plus long que l’autre. Il ne faut pas non plus qu’un côté du visage soit plus foncé. Bref, je ne comprends vraiment pas comment elles arrivent à se livrer à cet exercice dans le métro.
Ah oui, c’est vrai, j’oubliais la lenteur du métro de Londres!

Le métro peut aussi être un endroit propice pour des situations stressantes et dramatiques. En effet, en me rendant à Camden Market la semaine dernière, j’ai assisté à la «presque mort» d’un passager. L’homme âgé d’une soixantaine d’années est tombé sans connaissance sur son siège. Il ne respirait plus et la couleur de son visage était grisâtre. Tout le monde s’est affolé bien sûr, mais ce qui a été le plus bouleversant dans tout ça, a été de voir l’expression d’immense impuissance sur le visage de sa femme. Peu de temps après qu’elle ait actionné le frein d’urgence, son mari est revenu à la vie en n’ayant absolument pas conscience de ce qui venait d’arriver. Ils sont sortis du train et nous sommes repartis peu de temps après.

Alors, pour passer le temps, qui est long, dans le métro, rien de mieux qu’une bonne séance de People Watching ou encore un bon livre et son ipod peuvent très bien faire l’affaire. Il faut surtout s’armer de patience pour voyager jusque dans le centre avec l’Underground. 

mardi 1 novembre 2011

D'une beauté absolue


Même si mon récent voyage en Écosse a étrangement réveillée la petite flamme nationaliste québécoise qu’il y avait en moi, je ne vais pas vous ennuyer avec un texte patriotique, mais je vais plutôt vous raconter mon bref séjour dans les Highlands en essayant tant que possible de vous illustrer la beauté absolue des paysages que j’ai eu la chance de voir ainsi que la gentillesse et l’authenticité des Écossais.

Après m’être fait dormie dessus par mon voisin dans le bus – trajet qui a duré neuf heures, je tiens à le préciser – je suis enfin arrivée à Edimbourg. Ma première étape fut donc de trouver mon auberge de jeunesse. Misère!

Je me revois marchant avec mon gros sac à dos sur mes épaules ainsi que mon plus petit devant moi, perdue en plein Edimbourg alors que le jour était déjà tombé. N’essayez surtout pas de demander votre chemin à un passant en plein cœur de la vielle ville un dimanche soir. Vous n’y trouverez que des touristes qui seront probablement aussi perdus que vous.

Par chance, je suis tombée sur une dame de la place! Elle m’a expliqué que la rue que je cherchais se trouvait en fait au niveau inférieur du pont. «Ah, alors les rues ont plusieurs niveaux!» Il n’aurait pas pu me dire ça le monsieur au comptoir d’information de la gare de bus quand je lui ai demandé des indications?

Par chance, son hospitalité écossaise à lui n’avait rien à voir avec celle des autres personnes que j’ai rencontrées. Effectivement, en trouvant enfin ma rue, je n’ai pas pris de chance et j’ai tout de suite demandé mon chemin pour mon auberge à un groupe de passant. Ils m’ont gentiment invité à les suivre, parce qu’ils passaient devant l’endroit que je cherchais. En marchant, l’une de filles du groupe m’a proposé d’aller les rejoindre à leur auberge plus tard pour manger. Invitation que j’ai acceptée volontiers. Mais d’abord, il me fallait une bonne douche.

Arrivée à Budget Backpackers, je suis entrée dans ma chambre après être passée par la réception. J’allais dormir en compagnie de cinq autres personnes. On espère toujours qu’il n’y en aura pas un qui ronflera toute la nuit. Les joies des voyages à faibles coûts.

En ouvrant la porte de la chambre, je suis tombée face à face avec un Américain d’une cinquantaine d’années ignorant complètement l’existence des T-shirts ou chandails. «Ça va aller Alexe, t’as qu’à prendre tes trucs, aller à la douche et partir rejoindre les autres. Un, deux, trois, go!» Mais non, on ne s’en sort pas aussi facilement quand on est un appât à gens indésirables. Je vous épargne la conversation oh combien palpitante que ses pectoraux et moi avons eu.

Après avoir finalement pu m’échapper du dortoir et avoir pris ma tant désirée douche, j’ai rejoins ma nouvelle copine. Nous avons fait un saut au Sainsbury’s d’à côté et sommes revenues à son auberge pour cuisiner. Au moment de payer ma part, elle a refusé mon argent prétextant croire au karma. Morale de cette histoire, toujours demander son chemin.

Le lendemain matin, je me suis rendue au bureau de Haggis Adventures pour commencer mon voyage de trois jours dans les Highlands (Skye High). J’ai été des plus surprises par la qualité de ce voyage organisé et par la sociabilité et le savoir du guide. Mais attention, je ne recommande pas cette compagnie pour les gens de plus de trente ans. Ils se sentiraient très âgés et très à part. Il faut aussi être préparé à un type d'humour des plus vulgaires. 

Voyageant seule, j’ai eu l’occasion de me faire de nouveaux amis. Je dois avouer que je ne sais plus où donner de la tête maintenant. C’est difficile d’avoir une vie sociale si occupée. C’est en fait l’un des mandats de Haggis Adventures, faire de nouvelles rencontres en découvrant l’un des plus beaux endroits du monde : l’Écosse.

En trois jours, j’ai vu les plus beaux paysages sur Terre. Je suis tombée en amour avec l’Écosse et sa culture. Étrangement, je m’y suis tout de suite sentie chez moi. D’accord, je me sens chez moi à peu près partout, c’est vrai, mais là, c’était différent. Il y avait quelque chose dans l’air qui me rappelait beaucoup le Québec. 

Peut-être était-ce les paysages de l’Île de Skye qui s’apparentaient étrangement à ceux des Îles de la madeleine.











C’est le fort sentiment d’appartenance à la patrie qui m’a aussi rappelé le Québec que j’ai appris dans mes cours d’histoire au secondaire.

Marcher sur les champs de bataille de Culloden, où des milliers et des milliers d’Écossais sont morts pour préserver leur identité fut très émouvant et inspirant. Voir toutes ces pierres avec le nom des familles ayant péries pendant cette guerre m’a fait prendre conscience qu’une culture définit l’Être d’un homme.


Finalement, je suis revenue à Londres avec de beaux souvenirs pleins la tête ainsi que deux ou trois amies de plus à mon cercle britannique. Mais le plus important, c’est que je suis revenue, l’esprit gonflé de rêves et ceci, grâce à des paysages comme ceux-ci…



N’avez-vous jamais rien vu d’aussi beau?