Même
si mon récent voyage en Écosse a étrangement réveillée la petite flamme
nationaliste québécoise qu’il y avait en moi, je ne vais pas vous ennuyer avec
un texte patriotique, mais je vais plutôt vous raconter mon bref séjour dans
les Highlands en essayant tant que possible de vous illustrer la beauté absolue
des paysages que j’ai eu la chance de voir ainsi que la gentillesse et
l’authenticité des Écossais.
Après
m’être fait dormie dessus par mon voisin dans le bus – trajet qui a duré neuf
heures, je tiens à le préciser – je suis enfin arrivée à Edimbourg. Ma première
étape fut donc de trouver mon auberge de jeunesse. Misère!
Je
me revois marchant avec mon gros sac à dos sur mes épaules ainsi que mon plus
petit devant moi, perdue en plein Edimbourg alors que le jour était déjà tombé.
N’essayez surtout pas de demander votre chemin à un passant en plein cœur de la
vielle ville un dimanche soir. Vous n’y trouverez que des touristes qui seront
probablement aussi perdus que vous.
Par
chance, je suis tombée sur une dame de la place! Elle m’a expliqué que la rue
que je cherchais se trouvait en fait au niveau inférieur du pont. «Ah, alors
les rues ont plusieurs niveaux!» Il n’aurait pas pu me dire ça le monsieur au
comptoir d’information de la gare de bus quand je lui ai demandé des
indications?
Par
chance, son hospitalité écossaise à lui n’avait rien à voir avec celle des
autres personnes que j’ai rencontrées. Effectivement, en trouvant enfin ma rue,
je n’ai pas pris de chance et j’ai tout de suite demandé mon chemin pour mon
auberge à un groupe de passant. Ils m’ont gentiment invité à les suivre, parce
qu’ils passaient devant l’endroit que je cherchais. En marchant, l’une de
filles du groupe m’a proposé d’aller les rejoindre à leur auberge plus tard
pour manger. Invitation que j’ai acceptée volontiers. Mais d’abord, il me
fallait une bonne douche.
Arrivée
à Budget Backpackers, je suis entrée dans ma chambre après être passée par la
réception. J’allais dormir en compagnie de cinq autres personnes. On espère
toujours qu’il n’y en aura pas un qui ronflera toute la nuit. Les joies des
voyages à faibles coûts.
En
ouvrant la porte de la chambre, je suis tombée face à face avec un Américain
d’une cinquantaine d’années ignorant complètement l’existence des T-shirts ou
chandails. «Ça va aller Alexe, t’as qu’à prendre tes trucs, aller à la douche
et partir rejoindre les autres. Un, deux, trois, go!» Mais non, on ne s’en sort
pas aussi facilement quand on est un appât à gens indésirables. Je vous épargne
la conversation oh combien palpitante que ses pectoraux et moi avons eu.
Après
avoir finalement pu m’échapper du dortoir et avoir pris ma tant désirée douche,
j’ai rejoins ma nouvelle copine. Nous avons fait un saut au Sainsbury’s d’à
côté et sommes revenues à son auberge pour cuisiner. Au moment de payer ma
part, elle a refusé mon argent prétextant croire au karma. Morale de cette
histoire, toujours demander son chemin.
Le
lendemain matin, je me suis rendue au bureau de Haggis Adventures pour
commencer mon voyage de trois jours dans les Highlands (Skye High). J’ai été
des plus surprises par la qualité de ce voyage organisé et par la sociabilité
et le savoir du guide. Mais attention, je ne recommande pas cette compagnie
pour les gens de plus de trente ans. Ils se sentiraient très âgés et très à
part. Il faut aussi être préparé à un type d'humour des plus vulgaires.
Voyageant
seule, j’ai eu l’occasion de me faire de nouveaux amis. Je dois avouer que je
ne sais plus où donner de la tête maintenant. C’est difficile d’avoir une vie
sociale si occupée. C’est en fait l’un des mandats de Haggis Adventures, faire
de nouvelles rencontres en découvrant l’un des plus beaux endroits du
monde : l’Écosse.
En
trois jours, j’ai vu les plus beaux paysages sur Terre. Je suis tombée en amour
avec l’Écosse et sa culture. Étrangement, je m’y suis tout de suite sentie chez
moi. D’accord, je me sens chez moi à peu près partout, c’est vrai, mais là,
c’était différent. Il y avait quelque chose dans l’air qui me rappelait
beaucoup le Québec.
Peut-être
était-ce les paysages de l’Île de Skye qui s’apparentaient étrangement à ceux
des Îles de la madeleine.
C’est
le fort sentiment d’appartenance à la patrie qui m’a aussi rappelé le Québec
que j’ai appris dans mes cours d’histoire au secondaire.
Marcher
sur les champs de bataille de Culloden, où des milliers et des milliers
d’Écossais sont morts pour préserver leur identité fut très émouvant et
inspirant. Voir toutes ces pierres avec le nom des familles ayant péries
pendant cette guerre m’a fait prendre conscience qu’une culture définit l’Être
d’un homme.
Finalement,
je suis revenue à Londres avec de beaux souvenirs pleins la tête ainsi que deux
ou trois amies de plus à mon cercle britannique. Mais le plus important, c’est
que je suis revenue, l’esprit gonflé de rêves et ceci, grâce à des paysages
comme ceux-ci…
N’avez-vous
jamais rien vu d’aussi beau?