lundi 5 mars 2012

Une absence occupée à vivre


Elles sont passées où les dernières semaines? Et le temps, lui, quelqu’un l’a vu filer? Tout ce que je sais, c’est qu’il ne me reste plus que trois mois à passer en sol anglais et l’idée de mon retour à Montréal s’efforce, bien malgré moi, à se faire une place dans mes pensées. Mais bon, n’y pensons pas maintenant.

Les cinq derniers mois auront été les plus heureux de ma vie. Je sais qu’il est un peu tôt pour faire une rétrospective de mon expérience, mais comme ça fait longtemps que je n’ai rien écrit, je me suis dit que ça compenserait un peu pour mon absence. Je ne suis pas une bloggeuse assidue. C’est, entre autre, ce que j’ai appris en ces cinq mois anglais.

En effet, j’ai réalisé que je ne suis pas une narratrice ou écrivaine, si vous m’accordez le titre, heureuse. C’est-à-dire que le bonheur, mon bonheur, ne m’inspire pas à écrire, mais plutôt à agir et à faire. Je ne juge pas le bonheur comme étant un sujet littéraire de qualité. J’ai un peu raison non? Qui, honnêtement, apprécie lire des histoires heureuses et parfaites alors que notre vie est loin de l’être?
D’accord, je n’ai vraiment aucun argument ou raison valable pour justifier mon absence autre que le fait que j’étais occupée à vivre pleinement ma vie.

Aussi, j’ai remarqué que plus rien ne me surprend ou ne me choque comme au début de mon séjour en Angleterre. Je suis chez moi ici. Tout est devenu quotidien et partie de ma réalité. Oui, je peux dire que Londres - sa vie vibrante, son accent, ses pubs, son court hiver humide et froid, son printemps en février, sa mode, ses quartiers - je peux dire que tout, ici, est ma réalité.
Vous voyez, parfois, il est mieux de lire le malheur des autres. Ça nous rend moins envieux.
Je continue?
D’accord.

En cinq mois, j’ai appris à passer du temps avec moi-même. J’ai appris à me connaître et à avoir de nouveaux rêves. J’ai surtout appris que ces rêves d’enfant que nous avons tous, et bien, il est possible de les réaliser. Il suffit seulement de fermer les yeux, de prendre une bonne inspiration et de se dire : «J’y vais.»

Avant, je rêvais de partir loin, très loin. Comme si la vie ailleurs goûtait meilleure. Maintenant, je sais que cette vie, il faut juste la laisser aller.
Elle me fait aujourd’hui voyager et grandir en regardant le présent, tout en voyant mon futur dans une tasse de thé avec un nuage de lait.