Elles sont passées où les
dernières semaines? Et le temps, lui, quelqu’un l’a vu filer? Tout ce que je
sais, c’est qu’il ne me reste plus que trois mois à passer en sol anglais et l’idée
de mon retour à Montréal s’efforce, bien malgré moi, à se faire une place dans
mes pensées. Mais bon, n’y pensons pas maintenant.
Les cinq derniers mois
auront été les plus heureux de ma vie. Je sais qu’il est un peu tôt pour faire
une rétrospective de mon expérience, mais comme ça fait longtemps que je n’ai
rien écrit, je me suis dit que ça compenserait un peu pour mon absence. Je ne
suis pas une bloggeuse assidue. C’est, entre autre, ce que j’ai appris en ces
cinq mois anglais.
En effet, j’ai réalisé que
je ne suis pas une narratrice ou écrivaine, si vous m’accordez le titre,
heureuse. C’est-à-dire que le bonheur, mon bonheur, ne m’inspire pas à écrire,
mais plutôt à agir et à faire. Je ne juge pas le bonheur comme étant un sujet littéraire
de qualité. J’ai un peu raison non? Qui, honnêtement, apprécie lire des
histoires heureuses et parfaites alors que notre vie est loin de l’être?
D’accord, je n’ai vraiment
aucun argument ou raison valable pour justifier mon absence autre que le fait
que j’étais occupée à vivre pleinement ma vie.
Aussi, j’ai remarqué que
plus rien ne me surprend ou ne me choque comme au début de mon séjour en
Angleterre. Je suis chez moi ici. Tout est devenu quotidien et partie de ma réalité.
Oui, je peux dire que Londres - sa vie vibrante, son accent, ses pubs, son
court hiver humide et froid, son printemps en février, sa mode, ses quartiers -
je peux dire que tout, ici, est ma réalité.
Vous voyez, parfois, il est
mieux de lire le malheur des autres. Ça nous rend moins envieux.
Je continue?
D’accord.
En cinq mois, j’ai appris à
passer du temps avec moi-même. J’ai appris à me connaître et à avoir de
nouveaux rêves. J’ai surtout appris que ces rêves d’enfant que nous avons tous,
et bien, il est possible de les réaliser. Il suffit seulement de fermer les
yeux, de prendre une bonne inspiration et de se dire : «J’y vais.»
Avant, je rêvais de partir
loin, très loin. Comme si la vie ailleurs goûtait meilleure. Maintenant, je
sais que cette vie, il faut juste la laisser aller.
Elle me fait aujourd’hui
voyager et grandir en regardant le présent, tout en voyant mon futur dans une
tasse de thé avec un nuage de lait.
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