J’avais comme attente, en
venant m’exiler en Angleterre pour huit mois, que la ligne entre maintenant et
mon futur se tracerait seule devant mes yeux. Je croyais que les choix qui
s’offriraient à moi seraient simples, clairs et surtout, qu’ils libéreraient
mon esprit de tout doute.
Oh avais-je tort de croire
que mon avenir se dresserait en ligne droite.
Janvier, dans quelques
jours, j’aurai vingt-deux ans et dans moins de cinq mois, je rentrerai à Montréal. Je serai heureuse de retrouver le Mont-Royal, l’université, ma famille,
mes amis et la poutine. Je serai heureuse, parce que j’aurai vécu la plus belle
expérience de toute ma vie; parce que j’aurai grandi et serai devenue une jeune
femme épanouie et consciente du bel avenir qu’elle a devant elle. Bla, bla,
bla…
Oui, je serai heureuse de
retrouver ceux que j’aime et mon Québec, mais regarderai-je vraiment vers
l’avant ou aurai-je les yeux tournés vers Londres?
En début de cette nouvelle
année pleine de promesses d’avenir, des choix s’imposent à moi.
Encore et toujours des
choix.
Me revoilà, encore et
toujours dans l’impossibilité de les apprivoiser.
Il y a Montréal, ma ville
inachevée, où tout m’attend.
Il y a Londres, mon nouveau
départ, où j’attends tout de la vie.
Est-ce qu’on peut quitter un
endroit que l’on aime de tout son cœur, un endroit qui nous a appris à garder
les yeux ouverts, pour retourner dans une ville qui nous les a fermés en nous
laissant un petit goût amer dans la bouche?
Peut-être que la solution
pour pouvoir aimer librement, pleinement, est de revenir sur ses pas et d’achever
ce qu’on a laissé en suspend afin de pouvoir recommencer.
Peut-être que Montréal est la fin de mon nouveau départ.
Après tout, l’amour, le
vrai, il dur toujours non?
Alors, si Londres est la
bonne, elle m’attendra.